Ordination épiscopale de Mgr. Martin Laliberté

  • Posted by Chirayil Thomas
  • On janvier 10, 2020
  • 0 Comments

Intervention du Nonce apostolique, S.E. Mgr. Luigi Bonazzi

(Cathédral de Québec, 29 décembre 2019)

Chers frères et sœurs,

C’est avec une grande joie que j’ai participé avec vous à l’ordination épiscopale de Mgr Martin Laliberté, que le Saint-Père a donné à votre cher archevêque, le Cardinal Gérald Lacroix, comme son nouvel évêque auxiliaire.

Avec la même joie, je vous transmets les salutations, l’affection et la bénédiction paternelle du Pape François. Son amour pour vous, le pape François vous le démontre lui-même, en vous donnant aujourd’hui Mgr Martin – qui est aussi un don de la Société des Missions Etrangères, que je remercie profondément pour ce cadeau fait à l’Archidiocèse de Québec et à toute l’Église.

Ces derniers jours, nous avons eu la grâce d’entendre de nouveau l’annonce si belle et bouleversante de Noël : Dieu nous a tellement aimé qu’il nous a donné son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Il nous l’a donné pour que nous ayons enfin la pleine dignité d’enfants de Dieu. C’est pour cela que « le Verbe s’est fait chair » et qu’il « a habité parmi nous » (Jn 1, 14).

Venu parmi nous, Jésus, Crucifié et Ressuscité, demeure avec nous. Sa présence est la présence d’un Dieu qui est Amour, d’un Dieu qui frappe à notre porte (cf. Ap 3,20), mais qui ne crie pas, ne s’impose pas, n’impose pas sa gloire et sa toute-puissance ; il respecte notre possibilité de Lui dire non et de Le laisser loin de nous. En même temps, sa présence est une présence réelle, généreuse et abondante. Nous le savons : Jésus, le Verbe fait chair, est avec nous dans sa Parole, dans l’Eucharistie, dans la personne des Evêques (cf. Luc 10,16) ; il est présent en nous (cf. Mt 25, 40) et parmi nous (cf. Mt 18,20).

Oui, l’évêque, toi, cher Mgr Martin, tu es une continuation de Noël, du Seigneur qui vient visiter son peuple. Comme nous l’enseigne le Concile Vatican II : « en la personne des évêques assistés des prêtres, c’est le Seigneur Jésus Christ, Pontife suprême, qui est présent au milieu des croyants » (LG 21). Le Pape François dit ceci : « C’est le Christ, en effet, qui, par le ministère de l’évêque, continue à prêcher l’Évangile du salut et à sanctifier les croyants à travers les sacrements de la foi. C’est le Christ qui, par la paternité de l’évêque, fait croître son corps qui est l’Église en lui adjoignant de nouveaux membres. C’est le Christ qui, par la sagesse et la prudence de l’évêque, guide le Peuple de Dieu dans son pèlerinage terrestre jusqu’au bonheur éternel » (Homélie du 19 mars 2016).

Quelle responsabilité pour toi, Mgr Martin : en toi les gens attendent de rencontrer le Seigneur Jésus Christ lui-même.  Et quelle joie pour nous tous : en toi, nous pourrons rencontrer le Seigneur Jésus ; nous ne serons pas seuls.

Mais nous pourrions nous demander : pourquoi la présence de Jésus, du Crucifié-Ressuscité, est-elle tellement généreuse et que, pourtant, personne ou presque ne semble la voir ? Ce qui suscite une autre question : comment peut-on voir Dieu ? La réponse est simple. Nous le savons bien : “Dieu est Amour” (1Jn 4,16), donc, pour pouvoir voir et rencontrer Dieu, on doit voir et rencontrer l’amour. En Jésus, le Verbe qui s’est fait chair, Dieu – qui est Amour – s’est abaissé pour devenir l’un de nous. Pour être amour et faire voir l’Amour, nous devons, nous aussi, nous abaisser l’un vers l’autre. C’est précisément le commandement que Jésus nous a laissé : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 13,34).

Nous sommes appelés à rendre visible l’amour, un amour comme celui de Jésus, un amour capable d’embrasser la douleur, de donner la vie (cf. Jn 13,1). Aux grands défis qui traversent notre société, comme le défi de l’avortement, ou le défis de l’euthanasie, on ne répond pas d’abord par la dialectique de grandes discussions, mais par l’exemple d’hommes et de femmes capables d’aimer jusqu’à embrasser le sacrifice et la souffrance, par l’exemple d’hommes et de femmes qui montrent qu’au-delà du sacrifice et la souffrance, il y a la vie.

Telle est précisément la mission de l’Église. Pourquoi l’Église existe-t-elle ? Voici la réponse claire et ferme que le pape François a donné sur Twitter le 30 novembre dernier : « L’Église existe pour conserver vivant dans le cœur des hommes le souvenir que Dieu les aime. Elle existe pour dire à chacun, même au plus éloigné : “Dieu ne t’oublie pas, il tient à toi ” ».

Mes meilleurs vœux à toi, cher Mgr Martin : que les gens puissent rencontrer en toi le Christ qui prêche, le Christ qui par sa paternité fait croître le corps de l’Église, le Christ qui guide. Et mes meilleurs vœux à toi, Église de Dieu qui es à Québec, Eglise de Dieu qui es au Québec, afin que, comme communauté ecclésiale, tu puisses annoncer à chacun, y compris aux plus éloignés : “Dieu ne t’oublie pas, il tient à toi ” ». Merci. Et n’oublions pas de prier les uns pour les autres.