- Posted by Chirayil Thomas
- On juin 16, 2016
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Homélie du Nonce Apostolique, Mgr Luigi Bonazzi
Timmins, le 12 juin 2016
Chers frères et sœurs du diocèse de Timmins, chers frères évêques, dear brothers and sisters of the Diocese of Timmins, dear brother Bishops
Je remercie de tout cœur votre cher Évêque, S.E. Mgr. Serge Poitras, qui m’a aimablement invité à vivre et à partager avec vous cet anniversaire spécial du premier centenaire de votre diocèse, érigé le 7 janvier 1916.
Par ma présence, je désire vous apporter la salutation, l’amitié, la proximité, en un mot, la participation à votre célébration de Sa Sainteté le Pape François, évêque de Rome et Pasteur de l’Eglise universelle ; ensemble nous lui renouvelons notre affection filiale et notre fidélité. En ce moment, je désire aussi transmettre à chacun et chacune de vous, à vos proches, à vos familles, en particulier aux jeunes et aux personnes âgées, et à celles qui ont le plus besoin d’être encouragées et aidées, la prière et la bénédiction du pape François. Je vous assure sa prière, et je vous demande en retour de ne pas oublier de prier pour lui.
- Cent ans d’histoire. Nous les vivons en célébrant aujourd’hui même la fête du Patron de votre diocèse, saint Antoine de Padoue. Vous ne le voyez pas, de vos yeux de chair, mais il est ici : oui, saint Antoine est ici avec nous. Il est ici de par cette vérité consolante, souvent oubliée malheureusement, que nous professons dans le Credo: la communion des saints. Oui, chers frères et sœurs : la foi nous assure qu’il y a un lien vital entre l’Eglise triomphante du ciel et l’Église militante sur terre ; les habitants du ciel continuent de s’occuper des choses de la terre, ils s’intéressent à ce que nous faisons, à nos besoins, aux événements du monde, à la vie de l’Eglise. Par conséquent, pour célébrer la fête du centenaire du diocèse, saint Antoine est avec nous.
Avec lui, il y a aussi cette grande foule d’amis, de parents, de religieux, de religieuses, de prêtres, de personnes connues ou que nous n’avons pas pu connaître, et qui, par leur générosité et leurs sacrifices, ont contribué à donner naissance à ce qui est maintenant entre vos mains: cette communauté de foi, d’espérance et de charité, qui est le diocèse de Timmins, présent sur tout le territoire avec ses paroisses, ses associations, ses communautés, ses œuvres éducatives et caritatives …
Cette grande foule d’amis nous accompagne de manière active, dans son engagement à intercéder pour nous auprès du Seigneur, lui demandant les grâces dont nous – qui nous sommes leurs héritiers – avons besoin pour poursuivre la mission que le diocèse de Timmins est appelé à exercer dans cette belle région du Nord de l’Ontario. Reconnaissants pour cet héritage que nous avons reçu, nous avons confiance de pouvoir le préserver, le développer et même – si nous restons fidèles à Jésus et à son Evangile – d’accomplir des “œuvres plus grandes encore” (Jn 14:12).
Cent ans, en communion avec tous ceux et celles qui nous ont précédés et qui sont ici avec nous, en particulier en communion avec saint Antoine de Padoue, votre Patron céleste. J’aime rappeler le titre par lequel il est honoré comme “Docteur de l’Eglise”, avec le titre spécifique de “Docteur évangélique”. Pourquoi ? Précisément parce qu’en saint Antoine l’Évangile était devenu vie ; aussi parce que lorsqu’il parlait, il utilisait toujours et seulement les paroles de l’Evangile. Il était profondément convaincu que “l’homme que ne vit pas seulement de pain, de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» (Mt 4,4). Nous comprenons alors pourquoi saint Antoine de Padoue est représenté en des images qui le montrent tenant l’Enfant-Jésus dans ses bras : non seulement Antoine avait-il Jésus dans ses bras, mais il l’imitait dans toute sa vie. Il était, pour ainsi dire –« Antoine-Jésus ».
Comme Jésus qui était toujours en dialogue avec le Père pour comprendre et accomplir sa volonté, ainsi Antoine considérait la prière comme un aspect fondamental de la vie chrétienne authentique. Il enseignait que la prière consiste à élever le cœur vers Dieu, elle est une relation d’amour entre le créateur et la créature, un dialogue plein d’affection entre le personne qui aime et celle qui est aimée. Dans la prière, il invitait surtout à «demander Dieu à Dieu ». Demander non seulement la santé ou les biens de la terre, mais «demander Dieu à Dieu», parce qu’avec Dieu, nous recevons tout. «Cherchez d’abord du royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroit» (Mt 6,33).
Sans jamais séparer l’amour de Dieu de l’amour du prochain. A cet égard, saint Antoine rappelait volontiers un enseignement de saint Isidore de Séville, qui observait ceci : après voir placé trois œufs dans son nid, l’aigle en jette un dehors, pour en couver seulement deux, sachant bien qu’il ne pouvait alimenter trois aiglons. De même nous ne pouvons pas nourrir l’amour de Dieu, celui pour le prochain et notre amour-propre ; les chrétiens doivent chasser de leur for intérieur l’amour-propre pour mener à maturité les deux autres amours. Saint Antoine de Padoue concluait : «Deux choses rendent parfait l’être humain : l’amour de Dieu et l’amour du prochain ».
enant plus directement à nous, réunis aussi au nom de nos frères et sœurs dispersés sur le vaste territoire du diocèse et qui n’ont pu se joindre à nous, nous pouvons nous demander : quel est le sentiment qui nous habite et dont nous voulons être habités ? C’est évident et spontané !, puisque le premier verbe du dictionnaire de la vie chrétienne est « recevoir » : oui, c’est vraiment recevoir : recevoir l’amour de Dieu, nous ouvrir à l’amour de Dieu qui nous précède toujours, parce que, comme le rappelle saint Jean, « ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés… Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier» (1 Jn 4, 10:19 ). Ainsi pour les personnes qui ont « reçu », le premier mot ne peut être que : « merci ! ». Merci Seigneur de m’avoir créé, merci pour tout.
En disant «merci» aujourd’hui, nous sommes appelés à faire cet acte intérieur avec une maturité et une responsabilité accrues. Il est normal en effet et assez facile de dire merci lorsqu’on reçoit un cadeau, une bonne nouvelle, bref quand les choses sont agréables et vont bien. Mais quand arrive un malheur ? Quand la souffrance entre dans nos vies ? Dans vos 100 ans d’histoire, à côté des épreuves personnelles ou familiales, connues peut-être seulement de ceux et celles qui les ont vécues, il y eut aussi des moments collectifs de grande souffrance et de détresse. Pensons aux incendies de 1916 et de 1922, le premier qui a dévasté la région de Matheson et de Val-Gagné, le deuxième qui a détruit la majeure partie de la ville de Haileybury.
Face à ces tragédies, est-il encore possible de dire “merci”? La question est très délicate, et la réponse pas facile. Une réponse lumineuse est possible cependant pour ceux qui ont reçu le don de la foi, qui se laissent éclairer par la foi. Pour expliquer cela, je reprends les propos entendus il y a quelques années de la part d’un grand homme de prière. Il m’a dit, « si tu reçois une grâce, une consolation, une agréable surprise, dis “merci! ” ». Mais si tu reçois la croix, dis deux fois “merci!”. Tu peux dire le premier “merci!” parce qu’en te faisant rencontrer la croix le Seigneur te fait rencontrer le signe suprême de l’amour qu’il a eu pour toi quand – sur la croix – il t’a aimé “jusqu’au bout” (Jn 13, 1). Le second “merci!” tu peux le dire parce qu’il t’appelle à agrandir ton cœur à la mesure de son amour, à l’expérimenter et à en témoigner aux autres ».
Chers amis, chers fidèles du diocèse de Timmins dans la célébration du centenaire de votre diocèse, je prie et je souhaite que le Seigneur vous accorde la grâce du « merci, dit deux fois ». Que ce jour imprime dans votre âme et donne à votre foi la capacité de “dire merci à deux reprises.” Au fond, demandons la grâce de savoir dire merci toujours, en toutes circonstances, mais en particulier lorsque le Seigneur nous appelle à témoigner – en tant que ses disciples (cf. Mt 16:24; Mc 8:43; Lc 9,23) – un amour capable d’embrasser le sacrifice, prêt à «renoncer à soi-même», en un mot de vivre l’amour qui va jusqu’à la croix.
- Chaque anniversaire, et de façon spéciale le vôtre, avec le souvenir reconnaissant pour ce qui a été reçu du passé, devient immédiatement un engagement, plein de responsabilité consciente, pour construire l’avenir. Je suis certain que votre Pasteur, aidé de ses collaborateurs et collaboratrices (que je salue et vous remercie), ne manquera pas de vous proposer de «nouveaux chemins» pour vous orienter.
De mon côté, afin de rendre votre diocèse encore plus beau, je voudrais vous laisser 4 mots programmatiques : communion, formation, participation et mission. Ils gravitent tous autour de l’idée centrale de « l’Église-communion», une Église qui «vit ensemble» et qui «marche ensemble». Ce sont des mots qui s’appellent mutuellement et qui se renvoient l’un à l’autre : là où l’un d’eux paraît, les autres apparaissent aussi ; lorsqu’il en manque un, les autres disparaissent.
Communion
On peut donner tant et tant de définitions et de descriptions de l’Eglise. Pour moi, la plus simple, qui est aussi la plus belle et la plus vraie, c’est : l’Église est «communion», une famille de fils et de filles de Dieu qui vivent avec “un seul cœur et une seule âme” (Actes 4:32), “en parfait accord, dans la sympathie, l’amour fraternel, la compassion et l’esprit d’humilité” (1 Pt 3,8). La base solide de l’«Église-communion», ce sont les quatre œuvres principales qui décrivent la première communauté chrétienne et qui devraient caractériser chaque communauté chrétienne : «Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Actes 2:42). C’est ce que votre évêque a rappelé dans son homélie lors de l’inauguration des célébrations du Centenaire.
« La communion ecclésiale » ne doit pas se confondre avec l’amitié humaine : elle la comprend et l’inclut, mais elle la dépasse aussi infiniment. «La communion » en fait est un don qui vient d’en-haut. Elle est le don suprême, « le fruit et la manifestation de l’amour qui, jaillissant du cœur du Père éternel, se déverse en nous par l’Esprit que Jésus nous donne (cf. Rm 5,5), pour faire de nous tous ‘un seul cœur et une seule âme’ (Ac 4,32) » (NMI 42). Il s’agit d’une grâce immense, qui nous permet de vivre “sur la terre comme au ciel” (cfr. Mt 6,10), et qui se manifeste dans une trame étonnante de relations humano-divines, animées par la foi, la charité et l’espérance. Ainsi, la mobilisation des meilleures ressources humaines est essentielle pour faire communion, et l’effort humain seul ne parvient pas à engendrer l’unité évangélique (cf. 1 Co 3.9.): celle-ci est l’œuvre de l’Esprit, invoqué avec humilité et persévérance, en suivant l’exemple de Marie.
Selon votre saint patron, saint Antoine de Padoue, la communion ou l’unité requiert de savoir comment bien vivre la vertu de patience. Il enseignait : «Si dans l’autel de notre cœur il n’y a pas de patience, le vent viendra disperser le sacrifice des bonnes œuvres. Là où on ne perd pas patience, là on préserve l’unité “(saint Antoine de Padoue). Par conséquent, demander le don de la communion, c’est aussi demander le don de l’amour patient « qui supporte, fait confiance en tout, espère Tout, endure tout” (1 Cor 13,7). Au fond, c’est demander le don de la miséricorde. Il n’y a pas de communion sans miséricorde, sans être miséricordieux. Que dans cette Année de la Miséricorde, saint Antoine demande pour nous ce don de la Miséricorde.
Formation
« La formation des fidèles laïcs doit se situer parmi les priorités du diocèse et trouver sa place dans les programmes d’action pastorale, de sorte que tous les efforts de la communauté (prêtres, laïcs, religieux) convergent à cette fin » (Christifideles Laïci n. 57).
L’estime et le respect envers la «religiosité populaire» qui caractérise nos communautés et tant de nos fidèles doivent être accompagnés d’une sagesse éducative et une animation catéchétique intelligente qui aide à faire mûrir une foi adulte, consciente, capable de trouver dans l’Evangile les réponses aux défis culturels du monde contemporain.
Nous devons nous éduquer, par conséquent, à rendre raison de l’espérance qui est en nous (1 Pt 3,15), sachant que la communauté chrétienne, en construisant le Royaume de Dieu, contribue également à construire la «cité de l’homme. Pour répondre à ces besoins qui ne peuvent être différés, il faut activer la «créativité dans la charité», un esprit sage dans la démarche catéchétique, afin de susciter de nouvelles formes d’éducation à la foi et de la pastorale, toujours dans la logique de la communion ecclésiale.
Il ne faut jamais oublier que l’engagement ecclésial à la formation, quand il est authentique, se traduit toujours en recherche d’un «haut degré» de vie chrétienne ordinaire” (Novo millennio ineunte, n. 31): c’est-à-dire dans la tension quotidienne vers la sainteté et dans la lutte corrélative contre toutes les formes de médiocrité spirituelle ou de complicité avec le mal dans toutes ses versions obscures et séduisantes.
La sainteté chrétienne, comme nous le savons, trouve son sommet dans la perfection de la charité, envers Dieu et envers le prochain. Par conséquent, elle est toujours une ‘sainteté de communion’ : elle naît de la communion et construit la communion.
Participation
Pour l’Église, en ce début du troisième millénaire, la pleine co-responsabilisation des fidèles laïcs dans la vie et l’apostolat de la communauté chrétienne est déterminante. En fait, comme l’enseigne le Catéchisme de l’Eglise catholique, “le Christ (…) accomplit sa fonction prophétique non seulement par la hiérarchie (…) mais aussi par les laïcs dont il fait pour cela des témoins en les pourvoyant du sens de la foi et de la grâce de la parole» (CEC 904).
Dans cette perspective, l’engagement des laïcs n’est pas seulement un élément “ajouté”, donc “accidentel”, mais un “facteur co-essentiel”, par conséquent indispensable pour une pastorale « dans tous les domaines», tellement que dans un passage du Concile Vatican II, on peut lire: “ Dans les communautés ecclésiales, leur action est si nécessaire que sans elle l’apostolat des pasteurs ne peut, la plupart du temps, obtenir son plein effet» (Apostolicam actuositatem, n 10.).
On ne peut non plus oublier que l’exercice effectif de la co-responsabilité dans l’Église est proportionnel au degré où l’on apprend à être-ensemble et à agir ensemble : cela requiert la libération progressive des instances privées et égocentriques que chacun de nous héberge à l’intérieur de soi.
Les résultats communionnels ne s’improvisent pas : c’est-à-dire qu’il ne suffit pas d’assigner des tâches pour avoir un laïcat capable de construire l’Église comme communion. Il est essentiel de promouvoir un apprentissage ecclésial, un véritable entraînement pastoral, pour former nos gens à vivre dans l’unité, en vivant dans la vérité de l’amour (cfr. Eph 4,15).
Mission
Dans l’Evangile que nous venons entendu plus tôt, Jésus appelle et envoie “encore soixante-douze disciples» (Lc 10,1). “Soixante-douze”, comme les peuples de la terre, tels que les comptait la Genèse. Nous sommes donc envoyés au monde entier, à tous, sans exception. «Deux par deux”. Quelle est, en fait, l’annonce que les disciples sont appelés à porter? La paix: “Paix à cette maison.” Ce n’est pas seulement l’absence de conflit, mais beaucoup plus: c’est la plénitude de l’amour, le fruit du commandement nouveau, la véritable nouveauté du christianisme, «aimez-vous les uns les autres» (Jn 13,34). Pour que l’annonce soit crédible, et ne soit pas seulement des mots, il faut être au moins deux.
Comme nous le savons, l’«Église missionnaire», «l’Eglise en sortie», est l’invitation constante que nous lance le Pape François ; c’est le thème fondamental de son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium. L’Église en sortie est l’Église qui ne se regarde pas elle-même et ne vit pas pour elle-même. “Nous sommes tous appelés à cette nouvelle ‘sortie’ missionnaire’“ (EG 20). “L’Eglise ‘en sortie’ est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui célèbrent” (EG 24). Ce sont là des mots qui font spontanément surgir devant nos yeux les images du Pape François au milieu du peuple, sans barrières, en immersion totale, icône de comment il voudrait et comment nous voudrions l’Église.
La dimension missionnaire s’exprime, par conséquent, dans l’engagement à porter ‘ au large’, le plus loin possible la Parole qui sauve, dans la conscience que le premier don que nous devons à nos frères est le Christ, le pain de vie. À cet égard, il faut toujours se rappeler que « le chemin de l’évangélisation doit passer par le chemin de l’amour mutuel, du don et du service » (Christifideles Laici 10). Il s’illustre en particulier, dans l’amour préférentiel et persévérant pour les pauvres et les petits (cfr. Mt 25,40). Sans cette solidarité concrète, qui se manifeste dans les œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde – tellement recommandées par le Pape François en cette année jubilaire de la Miséricorde – la foi reste morte (cf. Jc 2,14 à 26). Ces bonnes œuvres exigent une conversion incessante de cœur. En fait la charité est beaucoup plus exigeante qu’un bienfait occasionnel : elle implique et crée des liens, alors que le second se contente d’un geste.
Le monde – hier, aujourd’hui et toujours- a besoin de Jésus : “En nul autre que lui – en effet – il n’y a de salut» (Actes 4:12). Aujourd’hui plus que jamais, l’Esprit nous appelle à être disponibles pour l’aventure du ‘faire communion, du vivre «l’Église-communion», qui est la condition nécessaire pour être «Église-mission». En effet, «la communion – ou le témoignage de la charité fraternelle – est missionnaire et la mission est pour la communion” (ChL n 32.).
Je confie à votre patron saint Antoine de Padoue et à Marie, la Mère de Dieu et de l’Eglise, « ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu» (Rom 15,6). Amen.