Funérailles du Cardinal Jean-Claude Turcotte

  • Posted by Chirayil Thomas
  • On avril 20, 2015
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Salutation du Nonce Apostolique, Mgr Luigi Bonazzi

Cathédrale Marie-Reine-du-Monde

Montréal, 17 avril 2015

 

I ask for your understanding because to be brief and simple, I will only speak to you in French.

 

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, en ce moment de prière et d’action de grâce,

ce n’est pas seulement un au-revoir du Diocèse de Montréal,

ce n’est pas seulement un au-revoir

de l’Église qui est au Québec, qui est au Canada,

c’est aussi un au-revoir catholique,

un au-revoir de l’Église universelle,

qui rejoint et qui accompagne la dépouille mortelle

de notre si cher Cardinal Jean-Claude Turcotte.

Le Pape François aussi est avec nous,

avec toute la sincère amitié qui le liait au Cardinal Turcotte.

Le Saint Père est resté proche de l’Archevêque émérite de Montréal

dans les derniers mois de sa maladie,

(il lui a téléphoné pour prendre des nouvelles)

et dès qu’il a appris le décès du Cardinal,

il a exprimé ses ferventes condoléances

à travers le message qu’il a envoyé

à Son Excellence Monseigneur Christian Lépine,

Archevêque de Montréal.

Dans ce message, le Pape François

évoque avec émotion le Cardinal Turcotte

comme un Pasteur zélé et attentif aux défis de l’Église contemporaine… comme un Pasteur fidèle qui a servi l’Église

non seulement dans son diocèse mais aussi au niveau national…

tout en étant un membre écouté des divers Dicastères romains. »

Le Cardinal Turcotte est toujours resté fidèle à cette amitié.

J’ai pu lui rendre visite ce dernier vendredi saint.

J’ai été touché par son sourire quand, ouvrant les yeux, il m’a reconnu. J’ai eu l’audace de lui demander :

« Éminence, vous êtes dans la joie ? » « Oui ! »

« Vous êtes dans la lumière ? Il y a de la lumière en vous ? ». « Oui ! » Et son visage lumineux exprimait un « oui »

plus fort encore que le « oui » de sa voix affaiblie.

Nous avons échangé un moment,

et à la fin, j’ai eu le goût de lui dire : « Éminence,

Voulez-vous que je dise quelque chose de votre part au Pape François ? Vous avez un mot à lui dire ? »

Un instant après, il m’a dit avec une voix bien distincte et les yeux vifs : « Que je prie pour lui. »

 

Je n’ai pas pu ne pas lui dire à mon tour :

« Et le Pape François prie pour vous ».

Et je me suis retiré.

Il y avait en moi – je l’ai confié à sa famille et à ceux qui l’assistaient – une joie profonde :

celle d’avoir vu un chrétien, un évêque, qui, visiblement,

parcourait la dernière étape de sa vie

avec la conscience qu’il ne s’en allait pas vers la mort,

mais vers la porte qui, de la vie, la vie présente,

conduit à la Vie éternelle.

 

Oui, frères et sœurs, grâce au don de la foi,

nous pouvons regarder le Cardinal Turcotte

non pas comme un mort

mais comme un frère bien vivant qui, en Dieu,

continue à nous regarder, à s’intéresser à nous, à intercéder pour nous.

Et nous découvrons que nous sommes ici sur la terre

une grande famille de pères et de mères, de frères et de sœurs, d’amis

qui vivent dans l’attente d’être un jour tous réunis.

 

Merci, cher Cardinal Turcotte. Oui, vraiment, un grand merci.

Au revoir !

Priez pour le Pape François !

Priez pour nous !

Nous en avons besoin pour reprendre,

avec une espérance sereine et avec courage,

le chemin qui de cette vie conduit à La Vie.